Pourquoi organiser une conférence citoyenne à Paris sur la problématique des tourbières du Congo ?
Les grandes avancées sur les questions climatiques ont toujours été obtenues grâces à la mobilisation citoyenne et non par la volonté des officiels. Prisonniers du système ancien, les politiques n’agissent que contraints et forcés. C’est pourquoi une forte action à l’unisson s'impose pour obliger les décideurs politiques à inscrire les tourbières du Congo dans leur agenda.
Citoyenneté et pouvoir politique
La notion de citoyenneté face au dérèglement climatique
Devant la menace relative au changement climatique, il n'est plus question aujourd’hui qu'un pays agisse seul, et ça, qu'importe sa puissance. Car un fait insignifiant peut devenir, par effet papillon, un événement différent voire une catastrophe de l'autre côté du monde. Ce qu'un pays fait ou ne fait pas peut avoir des conséquences non seulement sur son propre peuple mais aussi sur d'autres peuples, parfois très lointains. C'est pourquoi le citoyen doit s'adapter et avoir un regard panoramique sur la question du climat. D'autant plus que sur ce sujet les décisionnaires politiques agissent très souvent sous la pression des lobbys. Les congrès et autres réunions internationales sur le dérèglement climatique sont des véritables nids de lobbyistes.
La fiabilité des pouvoirs publics congolais
Le népotisme est avéré dans le modèle de gouvernance de part et d’autre du fleuve Congo. Par conséquent bien que la RDC et la RC soient deux pays énormément riches par leurs ressources naturelles, les deux peuples sont parmi les plus pauvres au monde. Disponibles en ligne, les données de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire international peuvent à ce sujet fournir de plus amples renseignements à celui qui veut s’informer.
Les tourbières du Congo dans la zone d'influence française
À la lecture de L'empire qui ne veut pas mourir, une histoire de la FrançAfrique paru aux éditions du seuil il y a deux ans, on s'aperçoit que la patte de Paris apparaît sur tous les grands dossiers dans cette partie du monde. Il serait étonnant que sur celui des tourbières du Congo, la réalité en soit autre. D'autant plus que l'Agence Française de Développement, le bras financier de la diplomatie française, est très active dans la gestion du bassin forestier du Congo. C'est pourquoi le silence de l'Élysée sur ces tourbes suscite des interrogations. Surtout quand on se remémore le bras de fer entre le Président Emmanuel Macron et son homologue Jair Bolsonaro, il y a deux ans, quand brûlaient les forêts en Amazonie.
Conférence sur les tourbières du Congo
Dans quel but organiser une conférence ?
Devant l'ambiguïté du positionnement de la France, à savoir que dans son pré-carré c'est elle, puissance coloniale et un des cinq membres permanents au conseil de sécurité, qui fait office de la communauté internationale, la mobilisation citoyenne s'impose. L'organisation d'une conférence à Paris par la société civile est la réponse la plus adaptée pour mettre les décideurs politiques tant ici que là-bas face leurs incohérences. La conférence offre l’opportunité de réunir les scientifiques et autres experts capables de faire un diagnostic, un tableau clinique qui permette de fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Surtout que les projections onusiennes faites en 2020 indiquent que les populations congolaises devront doubler d’ici à 2050 et tripler à l’horizon 2100. Si la question de la famine n’est pas résolue au plus vite, outre la pression des firmes étrangères, le risque est que les forêts, dans lesquelles se trouvent ces tourbières, en payent le prix. Qu’elles soient saccagées si ce n’est décimées. Ventre affamé n’a point d’oreille.
Légitimité d’une telle organisation
La France et la Belgique, comme indiqué dans l’Édito, abritent le plus gros contingent des congolais à l’étranger. Des femmes et des hommes qui, par le biais des mandats, participent activement à soulager la misère de leurs parents restés au pays. La diaspora congolaise, comme toutes les diasporas, est dans son rôle en organisant à Paris une réunion à dimension internationale.
Collaboration et partenaires financiers
Greenpeace qui est la principale ONG sur site au Congo a des antennes en France et en Belgique. Elle connait les tenants et les aboutissants de ce dossier. En plus, elle a l’expérience des grandes réunions. Travailler en symbiose avec la diaspora serait l’idéal pour l’organisation de cette conférence. Il faut aller de l’avant.
Découvertes en 2014, ces tourbes sont méconnues de la population, malgré leur importance vitale quant à la lutte contre le dérèglement climatique. C’est pourquoi, il est important d’évoluer par paliers, la campagne de sensibilisation pour informer le grand public étant la première étape. Pour ce faire, le single Sauvons les tourbières du Congo, l’hymne dédié à cette opération, est le support idéal. Car la musique peut s’inviter dans les foyers, toucher toutes les générations et susciter des adhésions. Le succès de ce single, ce qui supposerait la participation du plus grand nombre, ouvrira les portes à la deuxième étape, celle d’avoir le crédit utile pour démarcher des sponsors appropriés pour que l'organisation de ladite conférence devienne une évidence.
Ce Blog se veut être le lieu d’encrage, l’endroit où stationneront les idées et les compétences susceptibles de mettre en lumière la situation de la cuvette centrale. Plus cet écosystème tourbeux sera sous le feu de l’actualité, mieux il sera protégé. L’importance de la conférence réside sur le fait qu’elle pourra servir de rampe de lancement pour que ces tourbes trouvent une visibilité, médiatiquement parlant, due à leur valeur sur la scène internationale. Il y va de la survie de l’humanité tout entière.

