FrançAfrique, le bassin et les tourbières du Congo
La conférence des Nations Unies sur la biodiversité, COP15, s’est tenue du 7 au 19 Décembre 2022 à Montréal. Les gouvernements du monde entier ont établi un plan d’action global en faveur de la biodiversité. Bien qu’elle ressemble à la COP27, la récente conférence des Nations Unies sur le climat qui s’est déroulée en Égypte du 6 au 18 novembre 2022, les deux réunions portent sur des questions différentes mais connexes.
La COP27 et la COP15
Différence et similitude entre les COP
La COP27 s’est penchée sur les mesures à prendre lors de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatique. Son but était de réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter à ces changements. Tandis que la COP15 se concentre sur le monde vivant à travers la Convention sur la diversité biologique (CDB). Un traité adopté pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. La COP27 en Égypte s’était fixé l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. La COP15 au Canada s’est engagée de protéger 30% des terres de notre planète.
Quelle est la place de l’Afrique dans les différentes réunions internationales sur le changement climatique ?
Dans les deux cas, la question à se poser est celle de savoir qu’elle est la place de l’Afrique. À savoir que ce continent abrite, après son cousin d’Amazonie, le deuxième plus grand bassin forestier au monde dans lequel se trouve le plus grand piège à carbone de la planète, les tourbières du Congo. Avec trente milliards de tonnes de CO2 emprisonnés sous terre, la disparition desdites tourbières accentuerait les dérèglements climatiques en relâchant dans l'atmosphère dix mille ans de l'histoire de la planète.
Quand on voit la mobilisation des grandes puissances autour de la crise russo-ukrainienne, on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi n’y a-t-il pas un tel élan sur la question climatique ? À qui profite cette espèce d’état léthargique sur cette problématique ? À qui profite le crime ?
En ce qui concerne le continent noir, la réponse est économique. Le bois et le sous-sol africain répondent aux fantasmes de riches occidentaux.
Les comportements rétrogrades et la gestion des tourbières du Congo
Influence de la France sur ses anciennes colonies Le bassin du Congo est dans la zone d’influence française
En effet les pays qui composent ce bassin sont majoritairement francophones, anciennes colonies françaises. C’est la chasse gardée de Paris. Malheureusement le logiciel qui règle les relations entre cette partie du monde et la France n’a pas évolué depuis Jacques Foccart, dans les années soixante, jusqu’à ce jour. C’est le système françafricain, l’opacité étant de mise dans le fonctionnement de ce puissant groupe d’influence.
Omerta sur la gestion des tourbières du Congo
Le bégayement du projet de l’Agence Française de Développement, le bras financier de la politique africaine de la France, sur la gestion des forêts du bassin du Congo, est la preuve qu’il y a toujours un loup dans les rapports entre la France et l’Afrique. En effet, le plan de « gestion durable » de l’AFD fût rejeté par les scientifiques pour avoir fait l’impasse sur la protection de la plus grande tourbière tropicale, vieille de 11 000 ans. Les relations internationales étant le domaine réservé au président de la République, un tel projet ne pouvait être conçu sans l’implication de l’Élysée.
Si on veut que les tourbières du Congo, pour ne pas parler de l’ensemble du bassin, prennent une place conséquente quant aux objectifs fixés par les deux dernières COP, il faut briser cette espèce d’omerta entretenue au sommet des institutions françaises dans les relations franco-congolaises. Circulez, il n’y a rien à voir non, les français ont le droit de savoir.