Priorités Environnementales Oubliées, vers une Croisade Nucléaire Globale, qu'en est-il du CO2 déjà séquestré ?

La proposition audacieuse de tripler les capacités nucléaires mondiales d'ici 2050, portée par une vingtaine de pays et présentée à la COP28, suscite des débats houleux et des interrogations quant à ses implications. Parmi les soutiens notables, on retrouve des nations telles que la Bulgarie, le Canada, la Finlande, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la Corée du Sud, la Moldavie, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l’Ukraine, la République tchèque et le Royaume-Uni. Cependant, au milieu de cette proposition ambitieuse, une question cruciale demeure : qu'en est-il du financement du carbone séquestré et de la préservation des écosystèmes existants?

Philippe Assompi

12/8/20233 min read

Les Priorités Interrogées

Alors que les discussions se concentrent sur l'accroissement des capacités nucléaires, un silence paradoxal persiste sur le financement du carbone séquestré. La préservation des ressources actuelles semble reléguée au second plan, ignorant ainsi l'urgence liée à la protection des tourbières, qui occupent seulement 3% de la surface terrestre mais captent un tiers du dioxyde de carbone piégé dans les sols.

L'Urgence des Tourbières

Les tourbières, écosystèmes fragiles mais cruciaux, nécessitent une attention immédiate. Alors que le Sommet Nucléaire de 2024 prévoit de mobiliser les institutions financières internationales pour soutenir les investissements nucléaires, l'absence de considération pour le financement du carbone séquestré est une lacune inquiétante. La première priorité devrait être de préserver ces milieux naturels, un impératif concret qui prime sur les ambitions nucléaires. Le financement du carbone séquestré, une composante cruciale de la lutte contre le changement climatique. Ainsi, la préservation de ces écosystèmes fragiles devrait être la priorité absolue. C'est une urgence concrète qui devrait prendre le pas sur les débats autour du sommet nucléaire de 2024 en Belgique.

Traiter la question du prix du carbone séquestré, une priorité.

La question du prix du carbone séquestré émerge comme une priorité incontestable. La transition énergétique ne prendra le dessus sur les combustibles fossiles que si elle s'inscrivait dans la continuité de la procédure consacrée à la gestion du carbone séquestré. Il est judicieux de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Face à l'urgence climatique, il est impératif d'harmoniser les calendriers entre les scientifiques, les acteurs politiques et les sociétés civiles, afin de créer un front commun pour définir l'ordre des priorités. L'influence des lobbies, qu'ils soient d'État, économiques ou autres, est généralement contraire à l'intérêt général. Les conséquences du changement climatique affectent l'ensemble de la planète, et les solutions doivent être équitables et inclusives. Entre les centrales nucléaires et la préservation des tourbières, à savoir que les tourbes captent déjà un tiers du dioxyde de carbone piégé dans les sols et cela bénéficie à l'ensemble de la planète, les financements internationaux doivent d'abord être mobiliser pour sécuriser les parcs tourbeux.

Tourbières du Congo

Un exemple concret de cette nécessité de préservation se trouve dans la gestion des tourbières du Congo, la plus grande tourbière tropicale du monde. Malheureusement, le Sommet Nucléaire ne semble pas accorder l'importance voulue à la place de la société civile dans la préservation de ces tourbières cruciales. Un appel urgent est lancé pour que les Nations Unies reconnaissent et confirment le rôle essentiel de la société civile, en particulier à travers l'entrepreneuriat citoyen, pour éradiquer la pauvreté tout en préservant ces écosystèmes vitaux.

Alors que la proposition de tripler les capacités nucléaires prend de l'ampleur à la COP28, il est essentiel de ne pas perdre de vue les priorités environnementales immédiates. La préservation des tourbières devrait être au cœur des discussions internationales. L'urgence de préserver ces écosystèmes fragiles devrait guider nos actions, dépassant ainsi les débats sur les investissements nucléaires pour répondre à un besoin plus immédiat et concret. La préservation des tourbières et l'engagement en faveur du carbone séquestré devraient être au cœur des discussions mondiales. La véritable urgence réside dans la protection des écosystèmes fragiles qui contribuent significativement à la régulation climatique. Le défi est de trouver un équilibre entre les aspirations nucléaires et la préservation de notre précieux environnement. La coopération internationale, la transparence, la participation citoyenne et la priorité accordée à l'intérêt commun sont des éléments essentiels pour relever le défi urgent du changement climatique.