Exploitation pétrolière dans les tourbières du Congo et le silence coupable des institutions internationales

Les tourbières du Congo, qui renferment 30 milliards de tonnes de carbone, représentent un enjeu crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, la décision des deux Congo d'exploiter le pétrole dans cette région suscite peu de réactions de la part des grandes puissances et de l'ONU. Cette indifférence soulève des questions sur les intérêts géopolitiques et économiques en jeu.

Philippe Assompi

5/22/20243 min read

L'hégémonie et hypocrisie des grandes puissances

Depuis des siècles, les grandes puissances mondiales, avec les États-Unis en tête, exercent une influence déterminante sur l’ordre mondial. Elles interviennent fréquemment pour protéger leurs intérêts économiques, politiques ou stratégiques. Lorsque ces puissances choisissent de rester silencieuses face à des initiatives qui vont à l'encontre de l'intérêt général, leur complicité peut être présumée.

L'exploitation pétrolière : une décision controversée

Les gouvernements de la République du Congo et de la République Démocratique du Congo ont récemment décidé d'exploiter les ressources pétrolières situées dans les tourbières. Cette décision a été largement critiquée par les scientifiques et les écologistes, qui la considèrent comme une "bombe à retardement" pour le climat. Malgré cela, les grandes puissances occidentales et l'ONU restent étonnamment silencieuses sur cette question cruciale.

Des intérêts économiques au-dessus de l'environnement ?

L'exploitation pétrolière dans cette région riche en biodiversité et en carbone stocké suscite des craintes quant à son impact environnemental et climatique. La libération de ce carbone dans l'atmosphère pourrait avoir des conséquences désastreuses, aggravant le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs.

Le silence des puissances sur ce sujet sensible laisse entrevoir la possibilité d'une collusion avec des intérêts économiques qui priment sur la protection de l'environnement. La pression exercée par les industries extractives sur les gouvernements et les organisations internationales est un facteur non négligeable à prendre en compte.

L'inaction de l'ONU face à une crise imminente

L'inaction de l'ONU, censée être à la pointe du combat contre le changement climatique, est particulièrement préoccupante. Son silence sur l'exploitation des tourbières du Congo est assourdissant et met en doute son engagement réel dans la lutte pour la préservation de la planète.

Un agenda caché qui menace l'avenir de la planète

Le silence des grandes puissances et des organisations internationales sur les tourbières du Congo semble cacher un agenda qui privilégie les intérêts économiques à court terme au détriment de la préservation de l'environnement et de la lutte contre le changement climatique.

Cette inaction met en péril l'avenir de la planète et des générations futures. Il est urgent que les puissances responsables prennent leurs responsabilités et s'engagent concrètement à protéger les tourbières du Congo et à œuvrer pour un avenir durable.

Le plan controversé de l'Agence Française de Développement

En 2017, l'Agence Française de Développement avait proposé un plan de "gestion durable" du bassin forestier du Congo qui avait été vivement critiqué par les scientifiques, les ONG internationales et la société civile congolaise.

Le plan faisait l’impasse sur la protection de la plus grande tourbière tropicale, vieille de 11 000 ans. Un écosystème d’environ quatre fois la superficie de la Suisse, 2/3 en République Démocratique du Congo et 1/3 en République du Congo, et qui séquestre trente milliards de tonnes de carbone, soit l'équivalent d'environ trois années d'émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale.

L’AFD, un organisme public qui remplit une mission d'intérêt général, pouvait il ignorer que si ce carbone venait à être libéré, le thermomètre de la planète pourrait monter de quelques degrés supplémentaires ?

Un appel à la mobilisation et à la transparence

Le silence des grandes puissances sur les tourbières du Congo ne doit pas rester sans réaction. Il est impératif que les citoyens du monde entier, les campus universitaires, les organisations de la société civile, les assureurs qui sont les plus impactés, les scientifiques et les médias se mobilisent pour exiger la transparence et la prise de mesures concrètes pour protéger ces zones vitales pour l'équilibre climatique de la planète.

L'avenir de notre planète dépend de notre capacité à agir collectivement et à défendre les intérêts communs face aux agendas cachés et aux pratiques irresponsables qui menacent l'environnement et le bien-être des générations futures.

La décision d'exploiter les tourbières du Congo pour le pétrole représente un défi majeur pour la lutte contre le réchauffement climatique. L'absence de réaction des grandes puissances et de l'ONU soulève des interrogations sur leurs véritables priorités et motivations. Il est impératif que la communauté internationale prenne conscience de l'importance de ces écosystèmes et agisse pour prévenir une catastrophe écologique potentielle.

Philippe Assompi

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