Le rapport Langreney : une feuille de route pour l'assurabilité des risques climatiques

Le rapport de mission Langreney, remis aux ministres Bruno Le Maire et Christophe Béchu le 02 avril 2024, souligne l'impératif d'adapter le système assurantiel français aux risques climatiques croissants. Cette adaptation nécessite une approche globale, mettant en avant les priorités définies par des acteurs désintéressés. Cet article explore les recommandations du rapport et met en lumière l'importance de la préservation des espaces naturels, notamment les tourbières du Congo, dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Philippe Assompi

4/7/20243 min read

Les défis de l'assurabilité des risques climatiques

Le rapport Langreney met en lumière l'augmentation potentielle de 50 % du coût des dommages liés aux événements climatiques d'ici 2050. Cette évolution requiert une adaptation du modèle assurantiel existant pour faire face à des risques de plus en plus fréquents et graves.

L'urgence d'une approche globale

La lutte contre le dérèglement climatique demande une approche holistique et internationale. Les réponses fragmentées des États ne suffisent pas à résoudre ce défi mondial. Il est essentiel de définir des priorités en impliquant les acteurs concernés de manière désintéressée, en particulier les scientifiques, les sociétés civiles et bien entendu les assureurs qui sont en première ligne lors des sinistres d'origine climatique.

Les enjeux de la préservation des espaces naturels

La préservation des écosystèmes, tels que les forêts et les tourbières, est cruciale dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, lors des discussions internationales, ces enjeux sont souvent relégués au second plan au profit des intérêts économiques des pays industrialisés.

Les tourbières du Congo : un atout majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique

Les tourbières représentent un écosystème crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Bien que ne couvrant que 3% de la surface terrestre, elles renferment un tiers du stock mondial de carbone des sols. En mettant en valeur les tourbières du Congo, à travers l’organisation d’une conférence à Paris, les assureurs peuvent affirmer leur leadership en matière de prévention et contribuer à sensibiliser sur l'importance de la préservation des écosystèmes naturels.

Avec une superficie de 145 500 km2, environ quatre fois le territoire Suisse, les tourbes du Congo représentent un exemple significatif de la nécessité de préserver les espaces naturels. Elles séquestrent 30 milliards de tonnes de CO2, l’équivalent de 20 années d’émissions de carbone que rejettent les États-Unis.

Les deux Congo abritent la plus grande tourbière tropicale du monde. Et d’après les ONG, entre autres Greenpeace, présentent sur les lieux, cet écosystème est gravement menacé. Aussi la diaspora des deux Congo doit se mobiliser pour exiger plus de transparence dans la gestion de ces tourbes, ce site étant un bien commun de l'humanité..

Le rôle crucial des assureurs dans l'application du principe des pollueurs payeurs

Le rapport Langreney souligne la nécessité de faire converger les pratiques économiques vers le principe fondamental des pollueurs payeurs. Cette notion, centrale dans la gestion environnementale, stipule que ceux qui génèrent des dommages écologiques ou des externalités négatives doivent assumer les coûts associés à leurs actions.

Dans ce contexte, les assureurs ont un rôle crucial à jouer. Ils doivent non seulement intégrer pleinement ce principe dans leurs politiques et pratiques, mais également soutenir activement les initiatives visant à le promouvoir. Cela implique, par exemple, le développement de produits d'assurance qui encouragent et récompensent les comportements écologiquement responsables, tout en imposant des charges proportionnelles à ceux qui nuisent à l'environnement.

En adoptant une approche proactive et engagée, les assureurs peuvent contribuer de manière significative à l'alignement des incitations économiques avec les impératifs environnementaux. En soutenant les initiatives favorisant le principe des pollueurs payeurs, ils jouent un rôle clé dans la construction d'un avenir durable et équitable pour tous.

En s'appuyant sur des initiatives novatrices telles que la valorisation des tourbières, les assureurs peuvent jouer un rôle clé dans la prévention et la lutte contre le réchauffement climatique, tout en donnant la parole aux scientifiques et en sensibilisant le public sur l'importance de la préservation de l'environnement.

Il est temps que les assureurs assument un rôle de leadership dans la promotion de la prévention et de la protection de l'environnement, car la nature ne peut pas attendre les décisions politiques.

Philippe Assompi

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