L’émergence en 2025 est possible si nous le voulons, mobilisons nous
Il n’y a rien de politique dans ma vision. C’est un message que je nous adresse. Il est à savoir que la misère est volontairement installée au Congo pour les besoins du pouvoir. Donc si nous voulons nous en sortir, faisons nous entendre. Nous avons l’opportunité à travers cet appel à la mobilisations de faire que d’ici à 2025, l’autosuffisance alimentaire soit une réalité au Congo.
Philippe Assompi
2/4/20244 min read
Depuis plus de cinq j’alerte les institutions internationales sur la nécessité de lier la préservation des tourbières du Congo à l’amélioration des conditions de vie des congolais. Aujourd’hui, je compte sur Twitter d’éminentes personnalités qui me suivent, des followers parmi lesquels un ancien directeur exécutif adjoint du Programme des Nations Unies pour l'environnement et l’un des deux chercheurs anglais de l’université de Leeds ayant découvert lesdites tourbières. C’est la preuve que mes propositions intéressent le monde scientifique.
Qu’est-ce que ce sont les tourbières du Congo ?
Méconnues du grand public, les tourbières du Congo, ne pas confondre avec le bassin forestier du Congo, ont été découvertes en 2014 par deux chercheurs anglais. 2/3 en République Démocratique du Congo et 1/3 en République du Congo, ces tourbières ont une superficie de 145000 km2 au bas mot, soit quatre fois environ la taille de la Suisse. Elles séquestrent trente milliards de tonne de dioxyde de carbone. Vingt années de pollution des États-Unis y sont enfouies. Ce sont les plus grandes tourbières tropicales du monde.
Un rapport du Center for Global Development, estime la valeur nette du carbone séquestré par ces tourbières à 10 milliards de dollars américains par an. Il convient de souligner que la lutte contre le changement climatique repose désormais largement sur l'impulsion de la société civile, les gouvernements n'intervenant qu’une fois au pied du mur.
Ces tourbes, un cadeau du ciel, un don divin pour les congolais
Les tourbes du Congo, véritable don du ciel, représentent un présent divin pour les congolais. Leur existence remonte à environ 17500 ans, et elles ont la particularité de s'autoréguler sans dépendre d'une intervention humaine. Éduquer la population congolaise à vivre en harmonie avec son environnement devient impératif. Indépendamment de mes convictions écologiques, je suis convaincu que l'avenir mondial se joue actuellement sur les rives du fleuve Congo. À l'heure où les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique, telles que les incendies, les inondations, les cyclones et les vagues de chaleur meurtrières, atteignent des proportions alarmantes cette année, il est urgent d'agir. Le Congo, avec ses ressources, joue un rôle crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique, comme le soulignent les experts du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Que devons nous faire ?
Le Fonds vert pour le climat (FVC) est le principal fonds climatique au monde. Il a été créé par l'Accord de Paris en décembre 2015 pour canaliser les financements vers les pays en développement afin de lutter contre les changements climatiques. Le Congo y a droit. Mais les organismes internationaux, confrontés à la corruption dans certaines régions, éprouvent des difficultés à collaborer avec les états, leurs partenaires traditionnels. Ce qui explique en partie l'insuccès des initiatives telle que le fonds bleu. Le vent est en train de tourner. La société civile congolaise doit saisir cette opportunité. C'est pourquoi je propose, dans cette publication intitulée "L'émergence en 2025 est possible si nous nous mobilisons dès maintenant", une action immédiate. Si la société civile congolaise s'organisait, elle pourrait se faire entendre et devenir un partenaire auprès de l’ONU. Pour ce faire, il est essentiel d'établir une synergie entre toutes les couches de la population, qu'elles soient élites ou non, femmes ou hommes, instruites ou non, tant dans la diaspora congolaise que sur le territoire national. Pour faciliter cette démarche, je propose que le lingala, notre langue nationale, soit utilisé comme langue officielle lors de nos rassemblements. Dans cet esprit, je suggère l'organisation d'une conférence à Paris cet été, visant à créer une association représentant la société civile congolaise. L’idée d’une cagnotte pour financer ce projet me parait l’idéal. Je ne suis pas à ma première expérience sur l’organisation des conférences. J’en ai déjà organisé, prière cliquer sur les liens 1-2-3-4-5-6 pour lire les articles de presse me concernant à ce sujet. D’autre part, je suis un ancien de la MEC, le 20 de la Rue Béranger. Ma parole compte dans le milieu congolo-parisien. Cette association devrait en parallèle avoir la mission de promouvoir la culture entrepreneuriale. L’idée c’est de pousser les congolais, intellectuels ou pas à avoir envie d’entreprendre.
Donnant-donnant, gagnant-gagnant
Selon les projections des Nations Unies, la population du Congo devrait doubler d'ici à 2050 et quadrupler d'ici 2100. Sans une éducation précoce visant à harmoniser le mode de vie des congolais avec leur environnement, et sans une priorité accordée à l'amélioration de leurs conditions de vie, la pression démographique future pourrait entraîner des conséquences néfastes pour la survie des tourbières du Congo.
Avec leurs vastes terres arables, leur positionnement le long de l'un des plus grands fleuves du monde, et leurs façades maritimes à Matadi et Pointe-Noire, les deux Congo devraient orienter leur vocation principale vers l'agroalimentaire. Cela pourrait engendrer une multitude de métiers, aussi bien dans les nouvelles technologies que dans le secteur tertiaire, contribuant ainsi à éloigner les jeunes du chômage. Cette transition nécessite en amont la mécanisation de l'agriculture, le développement de l'élevage, de la pisciculture, et d'autres secteurs d'activité liés à la terre. Le Congo doit non seulement assurer sa propre sécurité alimentaire mais aussi jouer un rôle majeur dans l'alimentation mondiale. En échange de la préservation des 30 milliards de tonnes de CO2 emprisonnées dans les tourbes du Congo, il est impératif d'exiger une contrepartie de l'Organisation des Nations.
C'est une relation de réciprocité nécessaire. Afin d'éviter les erreurs du passé, marquées par des détournements de biens publics, la création d'un fonds géré par la société civile congolaise est essentielle. En ce qui concerne la question des tourbières, les ressources actuellement au sein de l'ONU doivent être distinguées entre ce qui relève de la responsabilité des États et ce qui concerne les initiatives portées par la société civile.
Pour prévenir la corruption, il est crucial de séparer les caisses. Ne pas mettre tous les œufs dans le même panier.
Philippe Assompi