Lettre ouverte aux célébrités belgo-congolaises et franco-congolaises du RAP.
Selon le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), les tourbières ne représentent que 3% de la surface terrestre, mais elles captent à elles seules un tiers du dioxyde de carbone piégé dans les sols. Les tourbières du Congo, 2/3 au Congo Kinshasa et le tiers restant au Congo Brazzaville, sont les plus grandes tourbières tropicales du monde. Elles séquestrent trente milliards de tonne de CO₂.
Philippe Assompi
1/1/20245 min read
Très cher-e-s bana na ba léki na ngai,
Maître Gims, Passi, Youssoupha, Abd Al Malik, Sista Becky, Shay, Naza, Dadju pour ne citer que ceux-là, je vous écris en ce 1er janvier 2024, année symbolique qui coïncide avec mon 70e anniversaire, pour partager une préoccupation qui me tient particulièrement à cœur et solliciter votre soutien en tant qu'artistes influents du RAP européen, ayant des racines congolaises. Le sujet qui m'interpelle est le rôle crucial des rappeurs d'origine congolaise dans le paysage musical français et européen, ainsi que la possibilité d'utiliser cette influence pour que la conservation par les congolais des tourbières du Congo ait un impact conséquent sur leur niveau de vie, du donnant donnant.
Natif de Poto-Poto, j'ai vécu durant plus d’un an à Kinshasa en 1979, où je me suis senti chez moi. Rassembler, mobiliser, je sais faire. Aujourd'hui, en cette période charnière de ma vie, mon souhait est de vous faire découvrir le pouvoir des tourbières du Congo dans la lutte contre le dérèglement du climat. Ces tourbières, 2/3 en République Démocratique du Congo et 1/3 en République du Congo, sont les tourbières tropicales les plus grandes du monde. Elles ont une superficie de 145 000 km2 au bas mot, soit quatre fois environ la taille de la Suisse et séquestrent trente milliards de tonne de dioxyde de carbone. Vingt années de pollution des États-Unis y sont enfouies.
Je rappelle comme il est souligné en préambule que les tourbières ne représentent que 3% de la surface terrestre mais elles captent à elles seules un tiers du dioxyde de carbone piégé dans les sols, source CNRS, Centre national de la recherche scientifique.
Sur Tweeter, je compte d’éminentes personnalités qui me suivent, des followers parmi lesquels un ancien directeur exécutif adjoint du Programme des Nations Unies pour l'environnement, l’un des deux chercheurs anglais de l’université de Leeds ayant découvert les tourbières du Congo et des universitaires congolais spécialistes des écosystèmes tropicaux. C’est la preuve que mes propositions intéressent le monde scientifique. Et pourtant je n’ai aucune connaissance en la matière. Mais en quelques clics sur Google, on apprend beaucoup. Il suffit de vouloir. Na ba génération na bisso, éza rare, prenez en la graine ba ndéko na ngai.
Ma conviction est que les artistes, en particulier ceux qui ont une connexion profonde avec le Congo, peuvent jouer un rôle essentiel dans la sensibilisation à cette cause. Les tourbières du Congo sont un don divin, un cadeau du ciel pour l’humanité tout entière. Mais elles nécessitent une protection rationnelle et les Congolais doivent être sensibilisés à cette cause. Car c'est une partie de l’avenir de la planète qui se joue en ce moment sur les rives du fleuve Congo. Ce site étant au Congo, il est naturel que les congolais en soient les gardiens. Et quoi de plus normal que ceux-ci soient formés à l’exercice de cette mission. Les investissements de l’ONU calculés sur le prix de la tonne de carbone séquestré sont indispensables à ces deux pays pour relever ce défi tant sur le plan environnemental, éducatif, social et économique. D’où la création d’un fond destiné à booster l’entreprenariat privé de 1 et de 2 que ce fond soit géré par les OSC, Organisations de la Société Civile, les congolais de la diaspora et les locaux en collaboration avec le PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement et le PNUE, Programme des Nations Unies pour l'Environnement.
Selon un rapport du Center for Global Development, la valeur nette du carbone séquestré par la forêt du bassin du Congo est estimée à 30 milliards de dollars américains par an. Sur cette base le tiers de cette somme doit être affecté à la préservation de l’espace tourbeux du Congo. Ce qui est logique. Malheureusement ce rapport a été relégué à l'arrière-plan. Quand un rapport est contraire aux intérêts de l’occident, il n’aura pas une visibilité adéquate auprès des décideurs au sein de l'ONU. C’est pourquoi, je demande aux artistes, que vous êtes, de dénoncer avec force les manœuvres des grandes puissances qui usent de la position dominante au sein des institutions internationales pour que les financements onusiens soient affectés en priorité au développement des énergies nucléaires. Ce, au détriment des tourbières, des forêts et des océans qui jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone, le lobbying de ces écosystèmes ne faisant pas le poids devant celui du pétrole, du gaz, du bois, du nucléaire.
Pour contrecarrer cette influence contraire à l’urgence climatique, je propose l'idée d'un projet artistique similaire à " We Are the World " de Michael Jackson, initié par les rappeurs belgo-franco-congolais, pour mettre en lumière la problématique des tourbières du Congo. Si vous y mettez du vôtre, vos pairs de l’industrie musicale vous suivront, la question du climat étant un cause planétaire. Car toutes celles et tous ceux qui sont engagés pour léguer une planète habitable aux générations futures sont concernés par ce combat.
La fortune se mesure en fonction de ses biens, son patrimoine, ce que déjà l’on possède et non ses projets. Consolider les acquis avant de se projeter, cela vaut pour notre planète. Le développement des énergies renouvelables, nucléaires ne doit pas faire de l’ombre au rôle, ô combien essentiel, que jouent les écosystèmes qui stockent déjà de grandes quantités de carbone.
Pour revenir à la création d’un fond destiné à booster l’entreprenariat privé, il est important de souligner que pour contourner la corruption qui sévit de façon endémique dans cette partie du monde, l’ONU, sur la gestion des tourbières du Congo, se doit de faire un distinguo entre ce qui serait de la compétence des états et ce qui relèverait de la dynamique citoyenne. C’est la condition sine qua non pour favoriser, avec une forte exigence de transparence, l’éclosion du génie populaire, indispensable pour éloigner la misère et la famine des deux pays. La préservation à long terme des tourbières du Congo repose sur l'éducation de l'ensemble de la population congolaise, sans distinction de classe. Il est capital d'investir dans une éducation inclusive qui favorise une transmission efficace des connaissances de génération en génération. Cela signifie une qualité de vie décente pour tous les congolais.
Pour information, la plus grande communauté congolaise installée à l'étranger se trouve en France et en Belgique. Si la diaspora des deux Congo se levait comme un seul homme, ce qui serait une première, nul doute que le monde entier se retournerait pour nous écouter, à commencer par l’Union européenne, le siège de cette institution étant à Bruxelles, son parlement à Strasbourg.
Je vous invite à considérer cette lettre comme un appel à l'action, à unir vos voix pour la préservation de notre planète et le bien-être des Congolais. J'encourage également toutes les personnes, en mesure de transmettre cette lettre ouverte à ces artistes ou à leurs entourages de le faire, car le destin de notre planète est en jeu.
Je reste à votre disposition pour discuter plus en détail de cette initiative et vous remercie de l'attention que vous porterez à cette cause cruciale.
Cordialement
Philippe Assompi
Lanceur d'alerte
Bisso na bisso, ngambo na ngambo, na za moto ya kala. Masta ya Niarkos Adrien Mombélé, pire na yé na tango ya ba Jacques Moulélé, Américano, Mazouka Ma Mbongo, Kiki de Paris, Parhys Parisiana, Nono Ma Ngandou, Jonhiko yaya ya Koffi Olomidé, Mère Malou.
La MEC au 20 de la rue Béranger ézalaka ngai DJALMA, ba serie wana, moto mosusu té. Soki témbé bo tuna ba monuments : Koko Waya na Évelyne Ngongolo, mère Éva.
Histoire ba changeaka yango té.